Les erreurs à éviter dans l’alimentation des chevaux

L’amidon en excès favorise la fourbure, même chez un animal adulte sans antécédent de surpoids. Une carence en minéraux peut provoquer des troubles comportementaux avant même l’apparition de symptômes physiques. Le foin récolté trop tôt perturbe l’équilibre digestif, malgré un aspect apparemment irréprochable.Des erreurs persistantes continuent de compromettre la santé des chevaux, parfois à l’insu des propriétaires. Certaines pratiques, ancrées dans les habitudes, contredisent les recommandations vétérinaires actuelles et exposent les animaux à des risques évitables.

Comprendre les besoins nutritionnels spécifiques du cheval

Le système digestif du cheval étonne par sa subtilité. Derrière sa prestance, il se cache une mécanique taillée pour absorber du fourrage à longueur de journée, sous forme d’herbe ou de foin. Ce socle naturel doit façonner le contenu de chaque ration. Dès que cet équilibre se dérègle, c’est la flore intestinale qui trinque. Coliques, baisse d’énergie ou récupération laborieuse après l’effort surgissent alors, souvent sans prévenir.

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Impossible de faire l’impasse : l’énergie du cheval provient avant tout des fibres, bien plus que des céréales. Ajouter avoine, orge ou autres aliments concentrés sans réflexion risque de perturber le digestif cheval. Nul besoin d’un même menu pour tous : le niveau d’activité, l’état de santé et le quotidien façonnent la ration adaptée. Le cheval de prairie et le crack de compétition n’ont pas les mêmes besoins.

Il serait risqué de sous-estimer l’eau. Un cheval adulte boit aisément entre 20 et 50 litres quotidiennement, selon la météo ou l’effort fourni. Quant à la qualité du foin, elle mérite d’être contrôlée : vitamines, minéraux, oligo-éléments, tout doit y être régulièrement vérifié. Les compléments alimentaires et suppléments nutritionnels ont-ils leur place ? Oui, mais seulement après un bilan nutritionnel précis, jamais de façon systématique.

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Pour aider à fixer les repères, voici ce qui structure réellement une alimentation adaptée :

  • Fourrage : le socle fondamental de toute alimentation équine.
  • Eau : fraîche et propre, toujours à disposition.
  • Minéraux et vitamines : ajustement sur analyse, sans surcharging.
  • Aliments concentrés : en fonction de l’effort fourni et des besoins particuliers.

Préserver cet équilibre revient à protéger la santé du cheval : carences, excès et désordres digestifs pourraient rester à la porte de son écurie.

Pourquoi certaines habitudes alimentaires sont à risque pour la santé équine ?

Une accumulation de petits dysfonctionnements suffit à installer le risque : calcul bâclé de la ration, ajout de concentrés à volonté, fibres insuffisantes… Le système digestif du cheval s’accommode mal des changements brutaux ou des portions chargées en céréales et en amidon. C’est le terrain favorable aux troubles digestifs, à l’apparition silencieuse de coliques ou d’ulcères.

Certains gestes s’invitent par automatisme, mais mènent droit dans l’impasse. Doser les protéines, jouer avec les suppléments nutritionnels sans nécessité, c’est prendre le risque de déséquilibrer l’apport en minéraux et oligo-éléments. Trop riche, mal fractionnée, la ration expose à la fourbure, cette inflammation du pied, redoutée et douloureuse. À l’inverse, une alimentation à base de foin pauvre peut installer la carence durablement.

Plus sournois, certains réflexes installés au fil du temps nuisent silencieusement : friandises sucrées à la chaîne, ration modifiée sans transition, eau douteuse, défaut de surveillance lorsqu’un trouble digestif pointe… Sur la durée, c’est l’accumulation de ces détails qui sculpte la santé du cheval. Ce qui fait la différence ? Observer, adapter sans brusquer, miser sur la qualité.

Erreurs fréquentes dans l’alimentation des chevaux : ce qu’il faut absolument éviter

Précipitation et mauvais calculs dans la ration

Fractionner la ration doit vite faire partie du quotidien. Répartir les repas au fil de la journée allège la tâche de l’estomac et protège la flore intestinale de pics soudains. Les repas uniques, copieux et compressés, installent les coliques, inévitables à force de surcharge.

Négliger la qualité du fourrage et du foin

Le foin demeure l’élément clé. Mais un foin poussiéreux, humide ou sans valeur nutritive expose le cheval à toutes les dérives : carences, troubles respiratoires, perte d’état. Accorder du crédit au fourrage acheté, c’est jouer une partie de la santé du cheval.

Parmi les travers courants, quelques fautes se détachent et leurs conséquences méritent d’être connues :

  • Substituer le fourrage par des quantités massives de céréales (avoine, orge) entraîne une surcharge en amidon difficile à gérer pour le système digestif.
  • Changer brusquement d’aliment sans transition dérègle la flore intestinale et provoque facilement diarrhée ou épisodes de fatigue.
  • Adopter des compléments alimentaires et suppléments nutritionnels sans bilan engendre un déséquilibre d’apport en minéraux ou oligo-éléments, jusqu’à fragiliser l’organisme.

L’eau impose, elle aussi, son cahier des charges : fraîche, renouvelée, à volonté. Un accès limité, même temporairement, suffit à favoriser la formation de calculs urinaires et la déshydratation, nuisibles mais faciles à éviter avec une simple routine d’observation.

Plusieurs chevaux broutant dans un pré vert au lever du soleil

Des conseils pratiques pour instaurer une routine alimentaire équilibrée et sécurisée

Fractionner, observer, adapter

Pour installer une routine alimentaire vraiment équilibrée, rien ne remplace la régularité et le respect du rythme digestif. Fractionner les repas, garantir un fourrage sain en continu, utiliser un filet à foin pour ralentir la prise : ces gestes simples limitent les pics d’acidité et stabilisent le système digestif cheval. Au bout du compte, cela ménage aussi bien son estomac que sa vitalité sur le long terme.

Voici quelques points concrets pour affiner cette routine :

  • Installer une pierre à sel accessible et, si besoin, un complément minéral vitamine (CMV) pour ajuster les apports en minéraux, vitamines ou oligo éléments.
  • Surveiller la température et la propreté de l’eau pour faciliter son absorption et prévenir tout désagrément digestif.

Un suivi attentif, avec l’aide d’un vétérinaire ou d’un nutritionniste équin, autorise de moduler chaque ration selon l’évolution de l’activité ou de l’état de santé du cheval. L’apport de compléments alimentaires chevaux se justifie au cas par cas, pas en routine aveugle. Pour booster l’énergie, une huile végétale bien intégrée à la ration peut se révéler utile sans perturber le système digestif. Observer, réajuster, anticiper : la constance fait, au final, toute la différence entre un animal vif et un cheval affaibli.

Nourrir un cheval, c’est peser chaque jour la justesse du geste contre la longueur du pas. À force d’observation et d’adaptations, ce qui pouvait sembler ordinaire devient le socle de sa force. Rien n’est laissé au hasard : la santé du cheval se décide au quotidien, dans chaque détail.